Communiqué FNAB du 12.10.17
La FNAB a entendu hier le discours encourageant du Président de la République à Rungis. Malgré nos doutes sur la prise en compte de notre point de vue aux Etats Généraux de l’Alimentation, nous continuerons donc d’apporter notre contribution aux ateliers. Mais il est grand temps que les actes politiques soient mis en accord avec les discours prononcés pour restaurer la confiance qui a été gravement endommagée ces derniers mois entre le gouvernement et les paysan-nes bio.
Un début de reconnaissance de l’importance des services environnementaux
Lors de son discours, le Président de la République a insisté sur la nécessité de changer profondément de paradigme agricole et a réaffirmé sa volonté de rémunérer les services environnementaux rendus par les agriculteurs. « Nous sommes satisfaits aujourd’hui d’entendre Emmanuel Macron rappeler ses engagements de campagne, nous déplorons néanmoins la façon dont la suppression des aides au maintien est intervenue sans que nous n’ayons aucune visibilité ni garantie sur la suite » explique Stéphanie pageot « si le signal est bon nous serons cependant vigilants sur la forme que ce nouveau soutien prendra » rajoute Stéphanie Pageot.
Une approche par filière décalée des réalités territoriales et des attentes de la société
La montée en qualité des produits via l’agriculture bio a aussi été un élément important du discours du Président. Là encore le signal est bon mais la forme n’y est pas. « En voulant tout axer sur les filières et les interprofessions, on va encore renforcer les outils qui nous ont amené dans le mur et n’ont pas su s’adapter aux attentes sociétales. Il nous paraît aujourd’hui primordial de penser la transition agricole à l’échelle des territoires avec une approche transversale et élargie à l’ensemble de la société et non plus une approche fermée par filière » explique à nouveau Stéphanie Pageot.
Des actes encore à mettre en accord avec le propos
Si le discours d’Emmanuel Macron va contribuer à rassurer les paysan-nes bio, il ne suffira pas à restaurer la confiance. Les retards de paiement, le montant insuffisant du transfert des fonds PAC, la décision arbitraire de supprimer le financement d’Etat de l’aide au maintien et surtout l’affichage d’un objectif de développement de la bio inférieur à la dynamique actuelle du marché ont contribué à creuser un fossé entre les productrices-eurs bio et les pouvoirs publics.
« Le signal envoyé par le gouvernement ces derniers mois va ralentir la dynamique de conversion vers l’agriculture bio » estime Stéphanie Pageot. « Il est donc désormais nécessaire d’agir de façon cohérente et rapide pour restaurer la confiance. Le discours visant à reporter sur le marché la responsabilité du développement de la bio ne contribuera certainement pas à calmer les paysan-nes, chacun doit être dans son rôle et c’est à l’Etat de fixer un cap ambitieux et un cadre sécurisant »
La FNAB milite pour un objectif politique ambitieux de 20% de la surface agricole utile en bio en 2022 qui ferait de la France le 1er pays bio d’Europe.