On pourrait trouver d’autres slogans ! Depuis quelques temps, le « local » suscite un engouement important. Parfois présenté comme opposés, souvent en concurrence, produits locaux et produits bio s’affrontent sur les étals de la consommation. Quels sont les enjeux qui se jouent ?

Notre solution, l’approvisionnement en produits bio locaux !

Aujourd’hui, la bio (l’agriculture bio) et le bio (le marché des produits bio) sont largement plébiscités par les consommateurs sur tous les circuits de commercialisation et comme mouvement de fond ! Mais depuis quelques années, une autre notion suscite un intérêt grandissant et génère une confusion entre proximité et qualité : l’approvisionnement local. Le secteur de la restauration collective, comme secteur géré en partie par les pouvoirs publics, concentre cette « ambivalence » entre bio et local.

Le « local », une perception confuse

Cette notion fait référence à la proximité géographique entre lieu de production et lieux de consommation. Mais dans la perception des acteurs, le local génère de la confiance et rassure les consommateurs, il est parfois même associé à tort à des idées de santé et d’environnement. Le produit local apporte une contribution à l’économie locale, c’est ce qui séduit aujourd’hui les différents acteurs locaux. Pour que sa contribution environnementale et sociale soit également positive, il faut lui associer d’autres critères.

Le bio, une définition connue mais avec des idées reçues

La bio apporte la garantie des pratiques de production. Le cahier des charges et la certification apporte une transparence sur la non utilisation de pesticide, d’OGM, sur l’alimentation des animaux … Un produit bio peut ensuite être vendu en circuit long ou en circuits court. Dans le premier cas, il peut inquiéter s’il vient de loin : crainte d’un abaissement de la traçabilité, consommation plus importante d’énergie. A noter que beaucoup de produits des filières longues (= plusieurs intermédiaires) sont locaux également mais sans le contact direct producteur-consommateur. On trouve par exemple des bouteilles de lait dans les supermarchés de Loire-Atlantique remplies de lait de Loire-Atlantique.

Dans le deuxième cas des circuits courts, la distance entre producteur et consommateur est faible et connue. Le produit est « bio » et « local ».

Les politiques publiques s’engagent sur le « local »

L’intérêt pour l’approvisionnement local notamment au niveau de la restauration collective se matérialise au niveau des politiques publiques via les orientations prises, les appels à projets…

En Pays de la Loire, le Conseil Régional a fixé, en 2016, les objectifs concernant l’approvisionnement de la restauration des lycées publics.

En Loire-Atlantique, début 2017, le Conseil Départemental a créé- en partenariat avec la Chambre d’agriculture 44 et l’Association des maires 44 – le Réseau local 44 dont l’objectif est la promotion de l’approvisionnement local en restauration collective auprès de l’ensemble des acteurs concernés par l’alimentation.

L’objectif affiché par les collectivités est de soutenir les agriculteurs, l’activité économique des Pays de la Loire et le patrimoine rural du territoire.

Qu’en est-il de la qualité de l’eau, de l’air ? De la qualité des aliments ? De l’impact sur le climat, sur la santé des agriculteurs, et des consommateurs ? Des paysages bocagers, du maillage du territoire par des fermes à taille humaine ?

Le GAB 44 soutient le local mais bio !

Face à cet engouement pour les produits locaux et le risque d’étouffement et de confusions des notions de qualité, le GAB 44 se positionne pour l’approvisionnement local ET bio.

L’approvisionnement local, notamment en restauration collective, fait partie des objectifs du GAB 44 mais cela ne représente qu’une partie des objectifs qui ne peut pas être dissociée des objectifs de qualité environnementale, sociétale et bien sûr économique.

L’agriculture bio locale intègre l’ensemble de ces objectifs car à l’heure actuelle, les produits bio locaux sont les seuls à garantir des produits locaux sans OGM, sans pesticides, garantissant la préservation des paysages et de la biodiversité locale. Du point de vue économique et social, un approvisionnement bio et local permet de maintenir des revenus justes pour les producteurs et il permet de générer des emplois agricoles sur les territoires, davantage que l’agriculture conventionnelle.

En Loire-Atlantique, les emplois en agriculture bio représentent 15 % des emplois agricoles pour 12 % de la surface agricole.

Pour toutes ces raisons, le GAB 44 n’oppose pas approvisionnement local et approvisionnement bio. Nous œuvrons pour développer l’approvisionnement bio local qui bénéficie à la fois à l’économie locale mais également à l’environnement et à la société.

[Extrait du GAB Infos n.57 – mai 2017}

Partager

Retour à la liste d’actualités