Plus de 210 personnes étaient présentes lors de notre colloque le mercredi 10 avril dernier à Pierrefonds ! Après le mot d’accueil de Nadou Masson, présidente de Bio en Hauts-de-France, et Guillaume Riou, président de la FNAB, l’introduction formelle d’Henri Rouillé d’Orfeuil, ingénieur agronome et docteur en économie appliquée, membre de l’Académie d’agriculture et de RESOLIS, et la signature par Bio en Hauts-de-France et la DRAAF d’une convention de partenariat pour développer la bio dans l’enseignement agricole, les participants se sont répartis entre les deux tables-rondes organisées pour l’occasion.

TABLE RONDE 1 – Comment lever les freins à la création d’emplois salariés dans les fermes ?

Cette table ronde s’appuyait notamment sur l’étude réalisée en 2018 par Bio en Hauts-de-France sur l’emploi dans les fermes bio de la région Hauts-de-France. Si les données recueillies révèlent en effet davantage d’emplois directs dans les fermes bio, les travaux ont également mis en évidence quelques freins au développement de cet emploi : formation des producteur-rice-s et des salarié-e-s, attractivité des emplois, etc. Deux témoignages inspirants sur des initiatives visant à lever ces freins ont ouvert cette table-ronde :

  • Véronique Cany, productrice bio et présidente du groupement d’employeurs des saisonniers des champs a présenté le travail mené avec ses salariés et les solutions mises en place pour développer l’emploi sur 4 fermes du Nord : embauche de personnes en recherche d’emploi à proximité des fermes, réflexion sur les assolements pour garantir des contrats plus longs aux salariés, mise en place d’équipe de salarié-e-s en fonction de leur lieu d’habitation pour faciliter le covoiturage…
  • Véronique Thiébaut, vice-présidente à la Communauté de communes Sud Artois a ensuite montré le rôle qu’a joué sa collectivité dans la mise en place d’un GEIQ (Groupement d’employeurs insertion et qualification) dédié à l’emploi agricole qui a permis aux agriculteur-rice-s du territoire de mutualiser et former la main d’œuvre dont ils avaient besoin.

Des interventions du FAFSEA (qui changera bientôt de nom pour devenir OCAPIAT), du Service de remplacement des Hauts-de-France et de Pôle emploi ont succédé à ces retours d’expérience. Il a aussi été question de pistes d’actions pour faciliter l’emploi dans le secteur agricole avec l’Action de Formation En Situation de Travail (AFEST) bientôt proposée par le FAFSEA, la formation des salariés du Service de remplacement aux spécificités de la bio et des ateliers à mener avec Pôle emploi pour mettre en lien producteur-rice-s et demandeur-se-s d’emplois sur un même territoire. Les participant-es sont également revenu-e-s sur l’importance de prendre en compte le changement qu’implique l’embauche de salarié-e-s sur le rôle et l’organisation du travail de l’agriculteur ou de l’agricultrice.

Nadou Masson a conclu en évoquant l’importance de la coopération entre différents acteurs – producteur-rice-s, opérateurs des filières locales, collectivités territoriales, acteurs de l’emploi – pour développer le potentiel de ce réservoir d’emplois que constitue l’agriculture biologique.

TABLE RONDE 2 – Assurer le renouvellement des générations : et si ça passait par des paysans bien formés et heureux ?

Dans le cadre de cette table-ronde, il a d’abord été question de transmission : transmission des fermes compte-tenu des enjeux du renouvellement agricole à venir, transmission du modèle bio défendu par la FNAB et formalisé dans notre charte, transmission des savoir-faire des producteurs et des productrices à des porteurs et porteuses de projet de plus en plus souvent non issu-e-s du milieu agricole (60 % des personnes qui présentent en Point Accueil Installation), transmission enfin des connaissances dans le cadre de l’enseignement agricole. Il y a des marges de progrès sur l’ensemble de ces points ! Améliorer la présence des producteurs et productrices bio dans les établissements (dans les différentes instances notamment), mieux former les enseignants et formateurs, développer l’apprentissage… De nombreuses pistes ont été évoquées par Philippe Vinçon, Directeur général de l’Enseignement agricole au Ministère de l’agriculture, et Philippe Poussin, Secrétaire général du CNEAP. Les producteurs et productrices bio ont toutefois souligné le manque d’ambition parfois de l’enseignement agricole : à quand des diplômes 100 % bio ? à quand des dispositifs de formation adaptées aux nouveaux publics en reconversion professionnelle ?…

C’est ensuite la question de l’attractivité des métiers qui a été discutée, en particulier sous l’angle des conditions de travail et de la qualité de vie. Deux producteurs bio adhérents de notre réseau ont bien voulu témoigner. L’IDELE et VIVEA sont également intervenus pour partager certaines de leurs initiatives sur le sujet. Du point de vue de certains participants, des solutions techniques (en élevage : mises en place de pâturages tournants) semblent avoir des effets positifs sur les conditions de travail.

Guillaume Riou a conclu sur les enjeux (50 % des agriculteurs et agricultrices arrivent à l’âge de la retraite dans les 10 prochaines années) et les freins à dépasser pour attirer plus largement.

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